Mot de bienvenue
- 20 novembre 2021
- A propos
Chers collègues et partenaires
C’est un grand plaisir et une grande fierté pour moi de vous présenter le site Web que nous venons de mettre en ligne afin de renforcer davantage notre collaboration par ce moyen de communication.
Vivement que ce site soit pour nous un instrument pour le partage de nos idées et expériences diverses.
Le Burkina Faso, dont la population résidente est de 20 487 979 habitants selon le 5ème Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH) est confronté à la sécheresse, aux inondations, à la dégradation de ses ressources naturelles, dues à des causes multiples et multiformes. Parmi ces causes, on peut citer entre autres les politiques de développement inadaptées, les changements climatiques, mais aussi les pratiques agricoles destructrices, etc.
Ces changements handicapent davantage la production agricole, accroissent la paupérisation des populations rurales. Leurs impacts se transforment souvent en insécurité alimentaire, parfois en crise humanitaire, en migrations forcées voire même en conflits autour des ressources naturelles vitales que sont les terres productives et l’eau.
Conscient de cette situation, le Burkina Faso à l’instar des autres pays africains a souscrit à la déclaration de Maputo, qui stipule que 10% du budget national soit alloué à l’agriculture pour atteindre un taux de croissance économique agricole de 6% l’an.
Mais quel modèle d’agriculture profitera de ces investissements ? L’agriculture familiale des petits producteurs ou plutôt l’agriculture commerciale d’exportation et l’agrobusiness ?
Des études et recherches récentes dans plusieurs pays africains ont montré que les programmes de subvention des intrants, malgré leur coût élevé, ne réussissent pas toujours à réduire de manière significative l’insécurité alimentaire ni la pauvreté rurale. Elles ont démontré que les petits agriculteurs, les plus vulnérables, comme les femmes n’arrivent pas à améliorer leur sécurité alimentaire à long terme et à construire une agriculture résiliente et durable ainsi que des systèmes alimentaires qui sont nécessaires dans un monde confronté à divers défis écologiques, économiques et sociaux. Au contraire, ces programmes de subvention des intrants contribuent entre autres à accroître l’accaparement des terres, la dépendance à l’égard des produits agrochimiques et la perte du contrôle sur les semences par les agriculteurs.
Dans ce contexte, il faut souligner et saluer les différentes volontés des ONG, des associations ou tout autre structure qui accompagnent les paysans à développer des idées et des stratégies pour contribuer à inverser durablement les effets pervers de la situation. Cette bataille nécessite une synergie d’action des différents acteurs.
La création de l’Association nourrir sans détruire (ANSD) depuis 2012 participe de cette volonté de ses membres de contribuer à la lutte contre la pauvreté, les inégalités de genre et la dégradation des ressources naturelles. Pour ce faire, l’association a initié des programmes d’appui aux ménages des petits producteurs ruraux pour adopter des approches agro écologiques novatrices qui visent l’augmentation de leurs productions agricoles, leur sécurité alimentaire et nutritionnelle tout en protégeant l’environnement et la biodiversité. Toute chose qui contribue à asseoir des systèmes agricoles et alimentaires sains et durables.
La diversification des activités pour améliorer les revenus des personnes vulnérables, notamment ceux des femmes, le renforcement des capacités organisationnelles des paysans et du leadership féminin constituent des bases d’un développement durable et le bien-être des populations.
Pour la mise en œuvre de ses programmes et la réalisation de ses objectifs, l’association a bénéficié des appuis et de la collaboration d’organisations partenaires au niveau international et national. Parmi celles-ci, j’adresse une mention spéciale à Groundswell International qui accompagne l’association depuis ses débuts tant au niveau de la définition de ses objectifs que dans la mobilisation des moyens d’actions. Cette ONG internationale est née de la volonté d’anciens collaborateurs de huit pays, dont la première présidente de notre association Madame Batta Fatoumata.
Je profite donc de ces lignes pour lui rendre un hommage mérité pour sa grande contribution à la création et à la vie de ANSD.
Par ailleurs, je tiens à remercier tout le personnel dont le dynamisme et l’abnégation ont permis à chacun et chacune de travailler dans un contexte sécuritaire souvent difficile et à générer, malgré tout, des résultats positifs. Je félicite particulièrement les organisations des producteurs et paysans leaders, partenaires à la base qui ont cru à nos stratégies d’intervention et qui ont accepté de s’engager à nos côtés. Ils ont récolté les résultats positifs que beaucoup d’entre eux valorisent largement dans leur milieu et au-delà.
Enfin et pas des moindres, la synergie d’action a été possible dans l’exécution des activités grâce à l’esprit d’ouverture et à la disponibilité des multiples acteurs sur le terrain, que sont les agents des structures techniques déconcentrées de l’état, des communes, des associations et des ONGs.
Cependant il ne faut pas occulter les difficultés. Il me faut souligner que nos zones d’interventions concentrées actuellement dans la région de l’Est du Burkina sont depuis quelques années confrontées à des problèmes d’insécurité qui impactent négativement les actions de terrains dont l’inaccessibilité à certains villages. Néanmoins, cette situation nous a permis d’avancer dans la dévolution des activités aux réels acteurs que sont les producteurs/paysans leaders, bien formés techniquement et en organisation.
Nous espérons que ce nouvel instrument qui vient s’ajouter à d’autres déjà développés nous permettra de surpasser toutes les entraves.
“La véritable richesse d’une planète est dans ses paysages, dans le rôle que nous jouons dans cette source primordiale de civilisation : l’agriculture.” Frank Herbert
DIASSO Clarisse
Présidente du Conseil d’Administration